A quelques jours seulement de la conférence « Consommation Collaborative, un modèle économique alternatif ? » qui réunira Antonin Léonard de OuiShare et Sophie Gandon de la Ruche qui dit Oui, JEIC a eu l’occasion de poser des questions à Diane Prébay, attachée de presse pour BlaBlaCar. Site de covoiturage lancé en 2006, BlaBlaCar est une « success-story made in France ».
JEIC : Comment Frédéric Mazzella a-t-il eu l’idée de créer une communauté autour du covoiturage ?
Diane Prébay : Frédéric Mazzella a décidé de créer covoiturage.fr (ancien nom de BlaBlaCar) suite à un besoin personnel, il souhaitait rentrer en Vendée pour les fêtes de fin d’année mais tous les trains étaient complets.
BlaBlaCar est connu et utilisé dans 12 pays et sa communauté d’utilisateurs est composée de 6 millions de membres dont 54% d’hommes et 46% de femmes. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les jeunes de 18 à 24 ans ne représentent qu’1/3 de leurs membres (1/3 de jeunes actifs de 25 à 35 ans et 1/3 de plus de 35 ans). Il n’y a qu’1% de plus de 65 ans.
Quelles sont les valeurs portées par la communauté BlaBlaCar ?
D.P. : La valeur phare portée par la communauté BlaBlaCar est la confiance. Il y a également d’autres valeurs en interne qui constituent le socle de notre travail et de notre philosophie : The Member is the boss ; In Trust we Trust ; Share More, Learn More, Fail, Learn, Succeed ; Think it. Build it. Use it. ; Fun & Serious ; We are Passionate. We Innovate.
Quels sont actuellement les facteurs clés du succès de BlaBlaCar ?
D.P. : Actuellement, les facteurs clés du succès de BlaBlaCar sont l’ensemble des fonctionnalités qui ont été mises en place et contribuent à la confiance entre particuliers (les préférences, les avis, les profils certifiés) et la réservation en ligne qui fiabilise et simplifie la pratique du covoiturage.
Quels sont les enjeux économiques, environnementaux et sociaux de la consommation collaborative chez BlaBlaCar ?
D.P. : Au-delà des économies financières (exemples de prix proposés Paris – Lille 15€, Rennes – Nantes 7€), le site a permis l’économie de 700 000 tonnes de CO2 grâce au partage de plus de 3 milliards de km depuis sa création. Le taux d’occupation est de 3 personnes par voiture en France au sein de la communauté BlaBlaCar.
Chez BlaBlaCar, ce sont les innovations numériques et la mise en réseau via Internet qui permettent de mettre en relation les conducteurs et les passagers qui souhaitent partager les frais d’un trajet. Le covoiturage permet de se déplacer à des prix défiant toute concurrence (pas de fluctuation des prix qui reposent sur un partage des frais), de limiter la pollution et de faire des rencontres très sympathiques.
La SNCF a racheté depuis quelques mois le site de covoiturage 123envoiture.com. BlaBlaCar est-il devenu son principal concurrent ?
D.P. : Il n’est pas établi clairement si les covoitureurs sont des personnes qui ne se seraient pas déplacées s’il n’y avait pas de covoiturage, si elles auraient pris le train ou si elles auraient pris leur voiture seules. Par ailleurs, BlaBlaCar permet avant tout des trajets transversaux « atypiques » qui ne peuvent pas s’effectuer en train (plus coûteux et plus longs) comme Toulouse-Brive-la-Gaillarde ou encore Amiens-Rennes.
Pour finir, quel sera l’avenir de BlaBlaCar ?
D.P. : Plus d’un million de personnes voyagent via notre site chaque mois dans toute l’Europe. BlaBlaCar va donc poursuivre son développement en France et à l’international.
Pour en savoir plus sur la consommation collaborative et ces entreprises à succès, rendez-vous le 21 mars à 17h à l’IAE de Poitiers !
Merci à Diane Prébay pour ses réponses.
Pauline Bourgine