Dans notre société actuelle, se construit un mythe de l’« égalité déjà là ». Or, on peut constater que dans la vie publique comme dans la vie privée, les inégalités, non seulement n’ont pas disparu mais ont parfois tendance à se reconstituer en contournant les mesures égalitaires. Nous avons trop souvent l’impression que les progrès effectués seront suffisants et que l’amélioration de la condition des femmes dans la société devrait nous satisfaire. Cependant, ces améliorations sont certes importantes mais pas idéales.
L’égalité hommes-femmes au travail est un débat important en France. Si l’on se rend sur le site du gouvernement, on peut lire que « l’égalité entre les hommes et les femmes au travail implique le respect de plusieurs principes par l’employeur :
- Interdictions des discriminations en matière d’embauche,
- Absence de différenciation en matière de rémunération et de déroulement de carrière,
- Obligations vis-à-vis des représentants du personnel (mise à disposition d’informations relatives à l’égalité professionnelle dans la base de données économiques et sociales, négociation),
- Information des salariés et candidats à l’embauche et mise en place de mesures de prévention du harcèlement sexuel dans l’entreprise. »
Seulement, malgré ces principes et le constat d’une évolution significative ces dernières années, on constate encore d’importantes différences entre les femmes et les hommes au travail. En 2019, les femmes françaises touchaient une rémunération moyenne inférieure de 16;5% à celle des hommes, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Puis en 2020 cet écart de salaire descend à 15,8%, d’après l’Office statistique de l’Union européenne, Eurostat On constate donc une légère amélioration par rapport à l’année précédente, mais qui laisse peu de chance à la France de repasser sous la moyenne européenne (14,1% en 2019). D’autant plus qu’au début de la décennie 2010, l’égalité salariale entre les hommes et les femmes était inférieure à 15%.
Le sexisme dans le monde professionnel est bel est bien un sujet d’actualité. Et l’inégalité salariale n’est pas le seul sujet qui fait débat dans ce domaine.

Le fait qu’il y ait bien trop peu de femmes ayant des postes à responsabilités et à salaires élevés est un sujet important pour notre société. Actuellement, seulement trois femmes font partie du CAC 40 (un indice boursier qui réunit les quarante plus importantes sociétés françaises cotées en Bourse). Ces femmes sont Catherine MacGregor, directrice générale de l’entreprise «Engie». Elle a été rejointe le 4 avril 2022 par Christel Heydemann, patronne d’Orange, puis d’Estelle Brachlianoff le 1er juillet de cette même année. Seulement, trois femmes, c’est encore peu, et pourtant, il s’agit d’un record. Également, il est important de souligner que ces femmes sont directrices générales d’entreprises et non Présidente-Directrice Générale (PDG).
Dominique Druon, présidente d’Aliath, un cabinet de conseil en gouvernance, affirme dans un article de Ouest France du 30 janvier 2022, qu’«en France, on avait une culture du PDG homme, qui concentre tous les pouvoirs à la tête d’une entreprise. Désormais, le code de gouvernance Afep-Medef recommande la séparation des fonctions. Par ailleurs, les femmes sont généralement beaucoup plus collégiales. Mais il est vrai que cela rassure les conseils d’administration de se dire : elle a quand même un président avec elle. » Visiblement, les grandes entreprises françaises ne sont pas prêtes à abandonner cette culture de l’homme au pouvoir, et ne semblent pas faire assez confiance aux femmes pour leur donner un poste de PDG.
Au-delà de changer la direction des entreprises, ce sont les cultures d’entreprise qu’il faudrait faire évoluer. Cela faciliterait la carrière des femmes entre 30 et 45 ans. Une période particulière pour les femmes où « des arrêts liés aux grossesses et à la garde des enfants peuvent les pénaliser car on leur applique les règles pensées par et pour les hommes », rappelle Dominique Druon. De plus, nombreuses femmes sont discriminées dès leur entretien d’embauche. Selon une étude, une femme a 20% de chances en moins qu’un homme d’être rappelée par un recruteur lorsqu’elle prétend à un poste d’un secteur dit masculin, malgré des compétences solides en rapport avec ce dernier. Il est nécessaire qu’un équilibre professionnel et personnel soit mis en place dans les entreprises, pour hommes et femmes confondus.
Par ailleurs, c’est pour dénoncer cette inégalité salariale que l’accent a été mis sur le 4 novembre 2022. Cette date est celle de la journée à partir de laquelle les femmes en France ont commencé à travailler gratuitement en 2022.